mardi, avril 17

aussi et seulement

au revoir et bonjour

entre les heures

mardi, mars 27

twenty miles and a bridge



Je vous vous décrire quelque chose qui m'es cher, une part d'intimité. Dire que certains recoins de ma piêtre existance vont être dévoilés est ridicule de non sens, carchaque paragraphe, chaque strophe et chaque apostrophe qu'une personne peut écrire éclaire sur ce qu'elle même ne sait peut-être pas encore.
[-Soyez-indulgents-]



Quand j'étais petite et que nous empruntions l'autoroute, pour moi, cela signifiait nécessairement un voyage, pas forcément loin, mais un vagabondage.
Cette théorie tient toujours car, si quelqu'un veut échapper à son existence le temps d'un évadement, que pourrait-il faire de mieus que de prendre l'autoroute? C'est une errance entre deux buts, ce qui normalement est paradoxal et impossible mais ici, je dirai sque le tout s'annule, s'absorbe et qu'il n'en reste que le néant. Un néant de rien, de règles, de faux semblats et donc forcément: une liberté.
Marcher sur l'autoroute la nuit, crier, hurler même, les bras en l'air et les gouttes déferlant sur le visage, sur vos souliers, vous rouillant. Être intouchable, laisser filer les voitures sans qu'elles ne nous détruisent, croire en ces lignes blanches.
Etrangement dans mon rêve, je traversai une route, une voiture arrivait et quand elle était parvenue à ma hauteur, mes jambes ne répondaient plus et je ne pouvais plus avancer. Ce n'était pas un poids qui me clouait au sol, ni un vice; c'était un vide très lourd. Quand enfin les phares m'éblouissaient, je me réveillais et ne me rendormais plus jusqu'au lendemain où tout recommencait.
Ce qui m'empêchait d'obtenir ce que je désirais.
l'autoroute est rassurante car nous savons où nous allons, ou plutôt, nous savons où elle nous mènera. Derrière ces villes inondées de flottements et d'hésitations.
les villes s'endorment sur l'autoroute. Nous savons la petite mort des gens car leurs lampes s'éteignent avec eux.
La vitesse, s'accroître à la hauteur du pont d'en face, s'imaginer l'air qui nous frapperait en plein visage si le verre ne résistait pas, sourire à en avoir des pattes d'oies aux coins des yeux, se perdre à en avoir les lèvres écorchées.
Tout ça pour un bonheur.
Je ne sais pas pourquoi ce besoin soudain de me confier, j'ai suivi mon instinct (en espérant qu'il ne me joue pas de tour), je suis soulagée (ça fait trois je dans la même phrase). J'aime ceux qui passent ici et la chaleur des draps de lits, les claquements de dents et les printemps tardifs.

vendredi, mars 16

vingt fois


Mon amour,
je n'ai jamais cru à l'oubli. Tu le sais, on se souvient, nos corps se
souviennent. On se souvient tous.
Il ne viendra pas m'accaparer, non. Jamais.
Je n'oublierai rien de nous, pas même les miettes, ni les derniers relans
de pluie, les derniers regards ou le dernier au revoir qui par comble fut
sur un quai de gare.
J'en suis incapable.
Les allers, les retours et les aller-retours.
Rien, tu en conviendras, ne nous éloignera. Pas même cette vitre gelée du
train. Tu touchais ma main, moi la tienne, nos paumes s'entremelaient sur une
surface impalpable uniquement brisée dans sa monotomie par les gouttes de pluie.
Nos peaux s'écrasaient, nos mots, nos maux aussi. Sous la frénésie de nos désirs
enfuis sous le satin des embrasades ou sous l'or de nos souvenirs.
Alliance de deux atypiques sous un type onirique.

Le train partait tandis que l'eau effacait vos dernières traces sur les
rails. La chaleur d'un frottement, d'une force incalculable, d'une attirance sur
un métal résistant même aux acalmies.

Ecrire, dit-on, permet de dire les choses trop simples au discours.
On couche sur papier ces pensées avec lesquelles on aimerait éveiller
l'autre. On noircit sur une page, le blanc du soleil au réveil. On imprime sur
des odeurs d'encre la déprime d'une plume qui flanche à tout va. On impreigne
d'une mélancolie exacerbée les gens dont elle n'entre pas en la
possession.

Moi, contrairement à toutça, j'écris pour te dire la chose la plus
inexplicable au monde, celle qui fait s'effacer les égos en la présence, celle
qui fait pleurer les amants.
Peut-être est-elle simple ? Après-tout, je n'y connais rien. Je te connnais
toi et ça ne s'oublie pas.
Si j'ai des sentiments plus fort que la raison, celle-ci me met des barrières quant à
l'écrire.

Je te transmettrai cela comme ça, à deux on connaitre le monde et on pourra
refaire le nôtre au sens universel.
Je t'aime, je t'aime, vingt fois je t'aime et rien n'est plus évident.
(..)
http://server3.pianosociety.com/protected/bach-bwv1052-2-setrakian.mp3

vendredi, mars 2

the hours


death, we return to the place we came from...

mardi, février 13

térébenthine



²

La vieille Matou, voilà comment comment les gens du village l'appellaient. Personne ne connaissait son vrai nom.
Les rares apparitions que la vieille faisait à la lumière du jour étaient à quatorze heures précises, pour nourir les chats. Elle les recueillait tous: ceux de gouttière, les chats errants et parfois même ceux d'appartement, d'où son surnom.
Les villageois la redoutaient et la qualifiaient d'acariâtre.
De tout ceci bien sûr, Octavine, la fille des nouveaux voisins n'en eut pas vent. C'est ainsi qu'un jour chattoyant en vendant des biscuits au beurre pour sa compagnie des castors et avec le désir de s'intégrer au plus vite, la jeune fille blonde comme la brise du printemps s'avanca dans l'allée. Elle évita le regard d'un chat noir accoudé aux marches, rassembla ses esprits et une pointe de courage et toqua, faute de sonette.

C'est la vieille qui ouvrit, ce qui eut étonné tout le village.
Octavine n'avait jamais vu de cheveux si blancs (et la vieille de cheveux si blonds) et longs de surcroît. En général, se dit-elle, les cheveux des vieux sont grix, mais ceux-ci avaient la resplendissante couleur du manteau douillet de neige de l'hiver. Du haut de ses onze ans et quelques et ses cheveux ne lui ayant jamais paru si ternes, Octavine décrocha son plus beau sourire à Mme. Matou.

"Je vais vous chercher les trois sous dans le boudoir, entrez ma demoiselle".
Octavine s'exécuta. Tout dans cette ancienne demeure de douanier semblait s'être éteind après le coucher dernier du soleil et après qu'un épais nuage de poussière ait trouvé place dans l'air émeraude de ses pièces. Les rideaux étaient clôs.
Un chat roux (tiens un autre!) alla se glisser derrière l'épaisse tenture qu'Octavine ouvrit pour le libérer.

Quand la vieille revint, son sang ne fit qu'un tour, elle dut même s'asseoir.
Quinze ans qu'elle n'avait plus vu autant de lumière flotter entre les murs écorchés de sa maison. Le charme des porcelaines et des antiquités apparut soudain à la fillette qui s'en émerveilla. Toutes deux se sentaient bien en précense de l'autre.

C'est ainsi qu'au fil des années, leur amitié se solidifia, rendant l'atmosphère de la ruelle bien plus agréable depuis que la vieille avait recouvré le sourire.
Antoinette avait tout confié à Octavine, ses amours, son tendre Arthur, ses années au music-hall, le piano qui chantonnait du jazz, ses escapades, les prés fleuris du printemps, la pluie d'été, la cruauté de l'hiver, la valse de l'automne, le bouillon de sa mère, le jardin aux allées parfaites de son père, les mains de Jacques,... tout sauf ça. Le cancer d'Antoinette s'était généralisé sans que personne ne le sache.

Un matin comme un autre, la jeune complice se rendit au lieu-dit et y trouva une lettre, la première de dix mais ça elle n'aurait su le savoir, qui lui expliqua son absence qu'elle espérait au début momentanée.

Chaque jour pendant onze jours, car la poste ne tournait pas le dimanche, Octavine trouva une lettre que le bien brave facteur avait soigneusement posée sur la table.
Le 8 mai 1967 (pure ironie du sort), Octavine décacheta la dernière lettre, les derniers mots de Matou sans une rature:
" Ma belle Octavine,
Demain sonnera ma fin, je le sais et je m'en porte bien et ce grâce à toi, ma petite.
Tu m'as réappris à vivre à un moment de mon existence où d'autres partaient rejoindre ce gros monsieur là-haut (s'il m'entendait!).
Un jour, de manière inattendue, la plus jolie petite blonde qu'il m'ait été donné de voir, drappée de blanc, frappa à ma porte, ouvrit les tentures et fit basculer ma vie.
Ne m'en veux pas de ne t'avoir rien dit et de te laisser comme ça. Oui, je l'ai toujours su et pour des raisons qui me sont propres (et que la raison ignore surement) et que tu peux donc comprendre, je ne t'ai rien dit.
Sache que mon seul regret aujourd'hui est de délaisser une âme en peine et ce par ma faute. Mais je t'en prie, ne sois pas triste, ça évitera une tare à mon lourd corps pour mon ascension.
Mais je vivrai toujours à travers ton sourire, ma petite Octavine, sois en sûre.
Je m'en vais rejoindre Arthur.
Je t'aime_

ta dévouée Antoinette."

samedi, janvier 27

assemblage (peu?) cartésien




Nuit au masculin
Ca y est! Elle allait le dire, ce mot unique qu'elle prononce chaque soir après avoir fouillé consciencieusement dans les dédales de sa matière grise. Car oui, chaque soir elle lance un mot dans l'atmosphère brumeuse, qu'elle a cherché parfois même toute la journée. Elle balance son mot d'un air désintéressé pour gagner en crédibilité chaque soir avant de s'endormir. Elle prétend que si le lendemain matin on la (re)trouve morte, son dernier mot n'aura pas été la dernière des imbécilités ou formule de politesse banale, mais le plus beau des mots, celui qui aura été déniché avec dévotion.
"Absynthe...", dit-elle.
Nous riions d'un rire franc, cinq bonnes minutes encore. Aucun de nous ne rajouta mot afin de ne briser ce pacte silencieux.
Ce soir son dernier mot fut: absynthe et c'est une des raisons pour lesquelles je l'aime.
Matinée au féminin
Quand j'ai ouvert l'oeil, il dormait comme un loir, ses cheveux chatouillaient mon ventre car il s'endormait toujours entre mes bras et mes gambettes repliés sur lui. Il me tire l'édredon, alors j'ai froid mais je ne proteste pas car cela me fait sortir du lit plus vite. J'ai admiré les draps froissés puis ai passé un doigt entre les stries poussiéreuses du volet à peinture bleu marine écarquillée.
Absynthe, quelle absurdité! Heureusement que mon trépas n'avait pas eu lieu ce soir là.
Je sortis du papier et un fusin, la matière que j'avais élue comme ma prédilection. Il reposait de la même manière que la nuit précédente, à peine recouvert par l'édredon, à semi-dénudé.
Il était beau, beau comme les rayons de soleil transpercent l'eau. Je m'empregnais de cette beauté jusqu'à m'en noircir les doigts comme quand après avoir étalé la mauvaise encre d'un bouquin après lecture.
Il se réveilla, les cheveux ébouriffés et son portrait dans les bras.
Il sourit, heureux, comblé par un instant de bonheur que pourtant il n'avait pas vécu.

photo: Ellen von Unwerth

lundi, janvier 8

désaimer


Le sixième pied sous terre entendait ses pas grelotants résonner sous les pavés et elle-même sentait le sol se dérober sous ses talons. Elle poussa la porte du bistrot, le seul encore ouvert dans le coin. Elle y avait ses habitudes l'hiver quand le froid enruhme les balcons. Elle laissa son duffle-coat reposer encore sur ses épaules pour permettre à la chaleur ambiante de gagner plus facilement du terrain.
Il l'avait esquintée à lui avoir fait faire des choses que même les femmes de banlieues sinistres ne savaient pas prononcer. Elle était répugnée face à sa panse bedonante qui s'écrasait dans ses entrailles et ses mains, ses pattes plutôt, qui malmenaient ses seins. Il allait falloir mettre un terme à celà, elle ne le supporterat plus bien longtemps.
Au moins ce misérable salopard avait rendu anorexique son portefeuille. Elle commanda un scotch pur malte qu'elle qualifia avec entêtement de mérité.
Au coin du comptoir même les ivrognes feignaient de ne pas la voir mais leur indifférence lui était bien égale à présent, bien que personne ne puisse jamais vraiment s'en accomoder.

Sur la route vers sa chambre de bonne, ses pieds heurtèrent un jeu à gratter qu'elle martela violemment un bout de temps jusqu'à s'aperçevoir qu'il n'avait pas été déchiffré. En désespérance de cause elle gratta.
Un comble pour son acharnement, c'était la fin de la galère. Même Dieu l'achetait et elle était persuadée il en jouissait car une fine pluie se mit à tomber...!

samedi, décembre 23

faux semblant




Elle imagine le sourire étonné des enfants après ce présent. Celà embellira la pièce d'une ambiance qui devrait convenir. Elle emballe toujours les cadeaux, laissant ses pensées errer entre les rois mages niais déposés trop tôt bien qu'avec attention dans la crèche, jusqu'à ce que l'empreinte du papier se soit confondu en ses doigts.
Ils seront contents, se dit-elle tandis qu'un voile de satisfaction qu'elle qualifirait elle-même d'hypocrite croise les démons de son regard. Elle grave consciencieusement le prénom des destinataires sous les noeuds qu'elle a soigneusement onfectionnés auparavant, afin de ne pas oublier leur contenu bien qu'elle sache pertinemment que la jouissance du connu lui rende un tel oubli impossible.
Ensuite elle passe aux biscuits, elle a râté les plus simples, ceux au chocolat blanncs (peut-être n'était-il pas conçu pour se faire faire fondre?) qu'elle a balancé par delà la barrière. comble de la médiocrité de son être insignifiant. elle se rattrape par la suite en s'autorisant à en faire ciq autres sortes, pour leur part toutes réussies, mêmes celles qui furent servies à la reine d'Angleterre (c'est noté dans le bouquin).
Leur agancement sur la taque incite l'habitant errant entre le frigo et ... le frigo à s'interroger sur leur apparente disposition, pas trop affairée mais presque naturelle. Une parfaite maîtresse de maison.

Elle arrive à la fin de son roman et ne lui affligera pas le froissage des dix dernires pages avant l'épilogue ce soir. elle sait ce qu'il va se passer, alors elle leur donne quelques heures de répis, sûrement mérités.
Elle s'attarde à table haïssant de tout son frêle être le début de migraine qui réduit sa nuque en un vulgaire amas de muscles ( dont elle ne connait les noms ) contractés à outrance et la boîte de pétales de maïs grillés ( ou corn flakes selon elle ) produit blanc et éclate dans une immensité de sanglots qu'elle seule peut comprendre bien que ceux-ci semblent dérisoires à eux-même et qu'elle ne puisse les admettre.

Sa cage thoracique se résumé aux émathomes extérieurs, mais intérieurs surtout.
Il restera toujours, au delà des années et des fresques: les heures, oui ce doit être ça, les heures...


lundi, décembre 18

making memories of us


La lune ne chantait que très peu ces nuits-là, la clareté des jours triomphait du grisaillement perpétuel de l'hiver passé.

Elle était assise à la place face aux verres empilés qu'il avait oubliée. Accoudée au comptoir elle n'entendait la sonette retentir sous les pas des ivrognes matinaux ni ne sentait l'air pénétrant qui s'en suivait.

C'était la première fois qu'elle osait revenir depuis son départ inattendu. La fatalité avait voulu qu'une automobile passa à ce moment précis et les tuniques blanches n'osaient plus espérer que la mémoire lui revienne.

A présent c'était elle qui essayait d'oublier l'âme abstraite des draps blancs en noyant son chagrin de façon plus que douteuse. Ele buvait des bulles pour ceux qui mouraient de soif, se disait-elle. Elle pinçait son gosier pour que le liquide puisse lui faire profiter de son effet.
L'homme au tablier s'approcha et lui tendit honorablement le paquet, elle ne dénia point à son étonnement propre. Elle l'alluma et sentit la braise au bout de ses doigts élancés et obltus, celà lui plût malgré les connivences. Elle goutait enfin à la sombre ambiguïté des volutes grises interdites, c'était la première fois. Dieu qu'elle l'aimait!

"Je ne me rppelle pas t'avoir vue fumer un jour..."; lui dit un ton désinvolte résonant en l'écho de sa chair.
Elle ne se retourna pas par sûreté mal-placée, il lui prit la nuque pour ensuite laisser descendre sa main, elle se pencha. Ses lèvres au goût d'amertume lui accordèrent un baiser dans un coin légèrement estompé, celui d'avant.

Il avait recouvré ses souvenirs, son sourire n'osait y croire. L'embrun d'un couple se retrouvant rôdait dans l'air.


picture: http://floweroflily.skyblog.com
grande envie : http://www.youtube.com/watch?v=mnxFxXDPsMc

mercredi, novembre 29

son double avoue



Il lui dit qu'il l'aime, elle n'en croit point mot, du moins pas encore. On ne nait pas à sa mise au monde, c'est un travail à temps plein qui à lui seul réduit le reste à la routine. Elle le voit éperdu de son regard à ne plus pouvoir chasser son image de sa rétine et à chercher en vain à poser un souffle sur le pourpre de sa folie.
elle en rigole silencieusement.
c'est un début d'étreintes, de tendresse, de promesse, d'errance, mais sa description lui échappe. elle ne pose plus les mots car ils sont désiroires, moches et insensés. elle essaye de vivre les choses, et paradoxe, rien n'en ressort.
son rire est mauvais, sa droiture l'est aussi, ses mots sont dénudés. elle n'écoute plus, les marteaux de ses pavillons empêchent l'entente. elle cherche refuge dans les livres, crie, hurle le droit d'asile aux portes de Notre Dame qui en tressaillent encore, en vue d'un quelqconque réconfort toujours écourté, puis tombe dans ses bras. Son manque de patience tue tout, même sans lui le temps s'en serait chargé, lui, bourreau des âmes en errance qui un instant se sont épaulées sur une absence de folie momentanée.

cette ébauche, prouve que je ne suis rien, que le talent que vous semblez m'attribuer est inexistant, que la vie trépasse, que ma schyzophrénie prend le dessus sur le reste, qu'il ne me reste plus que ce je n'ai jamais osé envisager à faire passer.

lundi, novembre 20

on se retrouvera




Souviens-en toi,
ce temps nous a été accordé, à nous et à la bonté.
Il nous faudra utiliser celui qu'on nous accorde de la manière la plus utile qui nous sera donnée de fournir.
Il faudra attendre et se mentir, se dire qu'au fond nous n'attendons plus rien. Il faudra vivre avec sa moitié ailleurs, se convaincre que tout est à la portée de notre main pour se sentir entier.
Alors la boucle sera bouclée, on fera semblant d'oublier par amour de la comédie.

Mais ça m'est impossible, les échos de tes pas sur le dammier carrelé, cette voix brisée qui faisait tomber mes barrières, l'odeur de ton parfum au passage, la profondeur de ton regard qui réussissait à sauver les apparences, ta main sur la rampe de l'escalier en colimaçon, ces moments d'intimité, les nuits passées à s'épier chacun de notre côté, ...les silences, ces absurdités, les instants privilégiés, nos voix qui s'élevaient et qui par la suite retombaient sans bruit, toujours, la quiétude, les espérances, les riens puis le tout, notre entité et le reste encore me reviennent en mémoire. Nos égards et nos proximités.

Toi non plus, tu ne peux pas alors j'attendrai.
Tu sais, tout ça. Deux années.
C'est une promesse.

mercredi, novembre 15

Parapluie percé



Un rideau, noir. Derrière lui, l'inconnu.
On pense déceler une présence qui s'étendrait en d'amples mouvements, le temps d'un vers sans que l'on en puisse vraiment affirmer l'être ici.
Il est pénible pour le curieux de ne voir son reflet qu'absorbé en ombres inaudibles dans une oppressante sans en voirla continuité apparente.
L'insouciance de l'opposé qui semble pourtant avoir entendu quelque chose de lointainement proche.

_Faussement désintéressé il bat la mesure d'une vieille chanson française alors qu'il s'agrippe à l'accoudoir afin de nier l'accélération de ce qui le maintient en vie depuis des années déjà malgré les hivers lorsque furtivement il succombe à la vue de l'angle de sa nuque qui n'apparait seulement lors d'un élan de nostalgie, la nuit, qui du rire la fait regarder en arrière.
_Le temps ne change rien à l'affaire, se dit-il, elle est toujours aussi belle. Elle qui sourit en buée d'un blanc opaque sur le careau en devinant son espièglerie ébahie.
Capturons l'instant, se dirent-ils chacun de leur côté, qui sait l'indulgence de notre lunatique temps accordé ?
Ce soir il l'honora comme convenu dans le lit à baldaquin de la petite chambre du pavillon d'un arrière Louis. Ce sera leur moment à eux, un instant à jamais capturé.

mercredi, novembre 8

à son ombre tachée dans l'iris




Elle laisse ses illusions glisser sur les spasmes de vent qui termineront en fracas sur les murs rouillés des villes en lettres rondes.



Les accablantes sont dérisoires.
Seule l'éventualité la fait sourire encore derrière sa tasse de thé lorsque la cuiller s'est réfugiée dans l'exclu de ses lèvres gercées.


Dans un recoin de l'arondissement les chats de gouttière lui ont tout fait comprendre, de l'odeur de l'aurore, à la couverture nocturne de l'opale pendant l'automne.

Elle est digne descendante de ceux qui vous tiennent le genou dans leur paume au détour de l'affectueux articulé alors qu'elle est de porcelaine rousse.
Longtemps elle s'est laissé giffler par la perte désillusoire mais l'éventuel, c'est décidé, la rassure.

Il lui faut admirer pour qu'un sens certain retienne son bout d'existence. Les autres le lui renvoient comme un paradoxe, s'ils savaisent_§...

jeudi, novembre 2

Fallait-il laisser Lucie faire ? (ou le diable aux trousses)


Roder dans les cimetières, Lucie a aimé ça.
Voir ces hypocrites déposer des chrysantèmes rouge sang sur les tombes tachetées d'excréments blancs de pigeons de personnes qu'ils ont déjà oubliées depuis longtemps et feindre le deuil, histoire de faire bonne allure devant bobonne et sa meilleure amie, elle adore ça quand elle y repense.

Germaine et Jeanine se sont drappées de noir pour l'occasion mais avant de se rejoindre sur le trottoir dégradé en face des seules toilettes publiques du quartier, toutes deux ont secrètement caché un joli mouchoir blanc gravé aux fières initiales de leur défunt époux disparu dans leur manche, en espérant ne pas devoir s'en servir, contrairement à l'année derière. offrir son chagrin au vent est d'une impudence, je ne vous dit même pas et ce serait contre la bonne éducation.

Au lieu-dit le jupon beaucoup trop court de la demoiselle offense les yeux presque innocents des deux veuves brisée par ce que la guerre leur a prises. outrage. ça, évidemment, Lucie en raffole et en redemande même, c'est pour cela qu'elle sort ses cuisses en ballade le temps d'un crime à l'air libre.

Et puis il y a celle-là, la petite discrète qui sourit à celles que la marmaille devrait respectivement appeler "mamie" et "nanou" ce qui lui semble assez commun que pour être vrai et qui range sa mèche de cheveux roux quand elle voit les talons porcelaine de Luci(f)e(r) se pavaner.
On l'entend converser en murmures des banalités malsaines à ce qui se cache sous la pierre normalement, comme s'ils vivaient encore.
le diable la surnommerait Ste. Nitouche du coin de l'oeil et quelques unes en noir Ste. Marie pour un jour, trois secondes.

Figurez-vous que la pire de toute est la quatrième. quand le facteur lui a annoncé que son père était mort, elle a été pisser. l'urine seule en guise de larmes.
l'indifférence est inhumaine.

dimanche, octobre 29

une tragédie enracinée
  • _


  • commencer à vivre juste au moment où certains ont décidé d'abandonner. elle en parle comme de la fatalité.
    Demeurer, comme rien.
    Une errance de reste, qui fait qu'on s'accroche.
    Plus elle se meurt plus la folie fait vibrer sa chair en tressaillements qu'elle vomit par la suite. dérangée dans son entarcie, elle creuse leurs tombes aux connards avec l'aide de l'ombre de l'opale qui rate le ciel.
    La folie, toujours, tient ses jambes ouvertes. elle se vend à la nuit, le coeur ensanglanté. elle fuit les morsures du regard pendant que les mains de l'infâme se balladent.
    ses lèvres sont bleues, tout le temps. le froid habite son être frêle.

    dimanche, octobre 22

    You saw her bathing on the roof
  • .




  • Les carrelages écaillés tremblaient sur les murs et renvoyaient leur écho en notes lugubres sur les horloges. Les pavés des quais faisaient pareil sous les tremblements du hurlement des rails.
    Elle aime les gares et la flore de ses passagers.
    Les regards s'épient et feignent de ne vous reconnaître lorsque vous en croisez un, qui n'est pas le vôtre.
    On invente une vie aux gens, principalement sans passé. On réécrit leurs vies par ennui.
    Cette dame-là par exemple. Oui oui, celle qui semble se fondre dans le banc en rayures mordorées_ elle doit dormir avec une traumatisante armoire bancale dans sa chambre pour avoir l'air aussi apeurée et en plus son mari refuse de la remplacer, elle lui vient de sa grand-mère. En plus son poste télévisé est brouillé et elle doit le martiriser toutes les cinq quarts de minutes pour avoir l'image, mais le silence radio la terrifie en soirée._
    Tout le monde est atypique jauché au haut de ses valises débordantes et débordées.
    De l'alccolo qui promet à son bourgeois de voisin au journal: "Si si, j'te jure... (hésitation désespérée) c'est la première chope que j'me fais (hic) depuis plus d'un mois!". Entre deux bouffées de fumée et sa pipe à la main l'autre lui répond aimablement: "Comment pourrais-je mettre une telle parole en doute, l'ami ?" alors qu'intérieurement il hurle presque auditivement " Vas te faire mettre. Tu pourrais te noyer dans ta bouteille de pinnard que je n'en aurais toujours rien à battre. Chien galeux "
    A l'arabe du coin avec sa canne et son dos courbé sous le poids du travail de chantier qui prend un air désolé pour narrer à sa fille les paysages d'antan, qui a présent leur étaient étrangers. "Et puis, (il agite ses mains et renfile ses yeux de merlan frit) cache moi ça là ! (il désigne la partie déboutonnée de sa chemise) Tu n'es pas une bête de foire que je sache". La fille s'efforca de sourire en pensant qu'il lui restait peut-être quelque chose de familier à l'époque.
    Quand enfin l'infernal arriva avec quelques minutes en guise de dette, elle s'installe avec comme seule compagnie son sac dégarni, témoin d'un vaguabondage erroné de sa vie, et ses bouquins, des romans de gares qu'en temps normal elle ne lirait jamais faute d'afflux de futilité.
    elle regarde les usagers abîmés se glisser entre les escalateurs griffés alors que la nuit déjà se montre.
    Elle tire des excuses bidons de ses cheveux, pour les servir en macaron à l'anglaise dont le shakespearien aiguise ses lobes entailladés.
    -"We're so international here..."(dixit le menton prohéminent).
    Descendue à quai, des femmes en tabliers s'emparèrent du résonement de ses arrières-pas. terminus(é). les pauvres se mirent à l'ingrate tâche de nettoyer la gerbe de l'alcoolo qui pourtant n'avait rien bu, jeter le voile pigeonnant de la musulmane qui s'intégrait, voler l'alliance de la femme au meuble et effacer les bribes de souvenirs qu'elle aurait volontiers emporté. C'est triste.
    La promesse de souvenirs à érafler à l'encre ternie d'automne se dessinait à l'horizon du banc citadin.

    mardi, octobre 17

    I'm nothing special in fact I'm a bit of a bore


    if I tell a joke you have probably heard it before


    J'avançais péniblement dans l'obscurité des arbres.
    Les chats me filaient à travers les haies de pénombre en coups de vent.
    La stupéfaction m'arrêta net. L'ombre d'un homme se reflétait sur le bitume. Les frissons redoutaient que nos regards se croisent.
    Il était affalé dans un fauteuil à ressorts pourri en plein milieu de la route. Il avait installé une lampe à pied au dessus d'une ridicule tablette nappée. L'éphèbe regardait la télé à travers les vitres des habitants du quartier.
    Comme j'arrivai à sa hauteur il me tendit un plateau et me proposa un biscuit en souriant gentiment. J'éclatai de rire et il insista pour partager le deuxième accoudoir avec moi. Comment refuser ?
    " On est bien dans votre salon... le fauteuil est douillet et l'air est très agréable.
    - Détrompez vous, on est souvent dérangé par l'échappement des voitures qui partent en fumée. Ca gâche les choses."
    il me regarda et aperçu du blanc de ses yeux mon nez retroussé, mes paumettes jouflues et mes sourcils soucieux.
    Il fit tout un film de la chie de pigeon qui sétait écrasée à quelques centimètres de lui sur la chaussée et agitait énergiquement ses bras droits en critiquant avidement l'impolitesse de ces idiots à ailes.
    Sa thèse de la disparition des bancs en ville à cause de l'abondance de chewing-gums me convainquit assez, il faut dire qu'il était très persuasif.
    Nos nouveaux voisins avaient fermé leur porte à clé et nous avions déjà échangé nos places. C'était à mon tour de m'affaler dans le fauteuil. Il s'était assis en tailleur à mes pieds et avait posé sa tête au creu de mes genoux. on était bien là tous les deux.
    "Tu n'enménagerais pas avec moi ?
    -Tu sais, je suis courante.
    Et moi je t'aime et ce, sans aucune originalité."
    Oh, moi aussi je l'aimais. Et son fauteuil à la con là, je ne voulais plus le quitter.
    Il avait une tête à s'appeler Emmanuel et moi j'étais la reine de Britishland miniature.
    Il glissa sa main sous ma juppe et me mordit les lèvres. sa langue était délicate, il parlait couramment anglais, et le mélange de nos salives n'avait pas méchant gout. Il abandonna son nez derrière mon oreille alors que ma nuque se tordait étrangement vers lui.
    " Je m'appelle Marie.
    - Je l'avais deviné."
    Les violettes pleuraient de la nonchalence de l'aube.
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