son double avoue
Il lui dit qu'il l'aime, elle n'en croit point mot, du moins pas encore. On ne nait pas à sa mise au monde, c'est un travail à temps plein qui à lui seul réduit le reste à la routine. Elle le voit éperdu de son regard à ne plus pouvoir chasser son image de sa rétine et à chercher en vain à poser un souffle sur le pourpre de sa folie.
elle en rigole silencieusement.
c'est un début d'étreintes, de tendresse, de promesse, d'errance, mais sa description lui échappe. elle ne pose plus les mots car ils sont désiroires, moches et insensés. elle essaye de vivre les choses, et paradoxe, rien n'en ressort.
son rire est mauvais, sa droiture l'est aussi, ses mots sont dénudés. elle n'écoute plus, les marteaux de ses pavillons empêchent l'entente. elle cherche refuge dans les livres, crie, hurle le droit d'asile aux portes de Notre Dame qui en tressaillent encore, en vue d'un quelqconque réconfort toujours écourté, puis tombe dans ses bras. Son manque de patience tue tout, même sans lui le temps s'en serait chargé, lui, bourreau des âmes en errance qui un instant se sont épaulées sur une absence de folie momentanée.
cette ébauche, prouve que je ne suis rien, que le talent que vous semblez m'attribuer est inexistant, que la vie trépasse, que ma schyzophrénie prend le dessus sur le reste, qu'il ne me reste plus que ce je n'ai jamais osé envisager à faire passer.