Parapluie percé
Un rideau, noir. Derrière lui, l'inconnu.
On pense déceler une présence qui s'étendrait en d'amples mouvements, le temps d'un vers sans que l'on en puisse vraiment affirmer l'être ici.
Il est pénible pour le curieux de ne voir son reflet qu'absorbé en ombres inaudibles dans une oppressante sans en voirla continuité apparente.
L'insouciance de l'opposé qui semble pourtant avoir entendu quelque chose de lointainement proche.
_Faussement désintéressé il bat la mesure d'une vieille chanson française alors qu'il s'agrippe à l'accoudoir afin de nier l'accélération de ce qui le maintient en vie depuis des années déjà malgré les hivers lorsque furtivement il succombe à la vue de l'angle de sa nuque qui n'apparait seulement lors d'un élan de nostalgie, la nuit, qui du rire la fait regarder en arrière.
_Le temps ne change rien à l'affaire, se dit-il, elle est toujours aussi belle. Elle qui sourit en buée d'un blanc opaque sur le careau en devinant son espièglerie ébahie.
Capturons l'instant, se dirent-ils chacun de leur côté, qui sait l'indulgence de notre lunatique temps accordé ?
Ce soir il l'honora comme convenu dans le lit à baldaquin de la petite chambre du pavillon d'un arrière Louis. Ce sera leur moment à eux, un instant à jamais capturé.