mardi, mars 27

twenty miles and a bridge



Je vous vous décrire quelque chose qui m'es cher, une part d'intimité. Dire que certains recoins de ma piêtre existance vont être dévoilés est ridicule de non sens, carchaque paragraphe, chaque strophe et chaque apostrophe qu'une personne peut écrire éclaire sur ce qu'elle même ne sait peut-être pas encore.
[-Soyez-indulgents-]



Quand j'étais petite et que nous empruntions l'autoroute, pour moi, cela signifiait nécessairement un voyage, pas forcément loin, mais un vagabondage.
Cette théorie tient toujours car, si quelqu'un veut échapper à son existence le temps d'un évadement, que pourrait-il faire de mieus que de prendre l'autoroute? C'est une errance entre deux buts, ce qui normalement est paradoxal et impossible mais ici, je dirai sque le tout s'annule, s'absorbe et qu'il n'en reste que le néant. Un néant de rien, de règles, de faux semblats et donc forcément: une liberté.
Marcher sur l'autoroute la nuit, crier, hurler même, les bras en l'air et les gouttes déferlant sur le visage, sur vos souliers, vous rouillant. Être intouchable, laisser filer les voitures sans qu'elles ne nous détruisent, croire en ces lignes blanches.
Etrangement dans mon rêve, je traversai une route, une voiture arrivait et quand elle était parvenue à ma hauteur, mes jambes ne répondaient plus et je ne pouvais plus avancer. Ce n'était pas un poids qui me clouait au sol, ni un vice; c'était un vide très lourd. Quand enfin les phares m'éblouissaient, je me réveillais et ne me rendormais plus jusqu'au lendemain où tout recommencait.
Ce qui m'empêchait d'obtenir ce que je désirais.
l'autoroute est rassurante car nous savons où nous allons, ou plutôt, nous savons où elle nous mènera. Derrière ces villes inondées de flottements et d'hésitations.
les villes s'endorment sur l'autoroute. Nous savons la petite mort des gens car leurs lampes s'éteignent avec eux.
La vitesse, s'accroître à la hauteur du pont d'en face, s'imaginer l'air qui nous frapperait en plein visage si le verre ne résistait pas, sourire à en avoir des pattes d'oies aux coins des yeux, se perdre à en avoir les lèvres écorchées.
Tout ça pour un bonheur.
Je ne sais pas pourquoi ce besoin soudain de me confier, j'ai suivi mon instinct (en espérant qu'il ne me joue pas de tour), je suis soulagée (ça fait trois je dans la même phrase). J'aime ceux qui passent ici et la chaleur des draps de lits, les claquements de dents et les printemps tardifs.